Tranches de moi - Les monstres

Grand événement au Québec, ou du moins dans la région ces jours-ci : la cueillette des monstres. Pendant mon cégep, je me suis découvert une passion pour un certain cours de sociologie. Cette science qui étudie la société, les hommes et leurs comportements. C'est peut-être mon côté voyeur (lire ici mémère) qui m'amène à avoir une telle curiosité. Ce moment banal a donc suscité chez moi toutes sortes de réflexions.

Tout d'abord, comme il faisait un temps superbe, je suis allé marcher la veille de la collecte. Quelle est cette fâcheuse envie de vouloir voir exactement ce qui se trouve au bord de la rue de chacune des maisons? Est-ce que le contenu des déchets peut m'en apprendre davantage sur les habitants d'une demeure? C'est le grand festival des pensées de toutes sortes et comme mon principal compagnon a 16 mois, je ne vois pas l'intérêt de lui partager tout ça. En un instant, je décide si les gens se débarrassent de leur choux gras ou s'il était VRAIMENT temps qu'ils se détachent d'autant d'affrosités. J'ai l'impression que chaque résident met un petit bout de vécu sur le bord de la route et je m'imagine l'histoire de ce bureau, de cette commode, de cette lampe et ainsi de suite.

Il y a ceux qui se débarrasent... et il y a ceux qui ramassent! C'est le festival du pick-up de ferrailles et des voitures qui se promènent d'un tas de monstres à l'autre! Je n'en revient tout simplement pas. Pour le fer? Pour le chalet? Pour la récupération? Je suis vraiment impressionnée que des gens, en plein clarté, aillent  fouiller dans les vidanges, parce que c'est cela, des autres...  Dégoût? Incompréhension? Pitié? Snobisme? ... Quoi qu'il en soit, je constate que je ne suis pas à l'aise avec le principe!

Le lendemain, jour de la collecte, notre vieux divan bi-générationnel dans le sens de la trentaine d'années, est toujours au bord du chemin! Même les ramasseux n'en veulent pas! Était-il si monstrueux?