samedi 16 février 2013

La dernière fois

La dernière fois que j'ai eu 9 ans, c'était avant Noël.

Un soir comme les autres. Ma mère m'apprend qu'elle part en voyage avec ses trois frères et leurs conjointes, comme tous les ans. Souvent ils réussissent à partir à  trois, mais ils seront bien 4 cette année, alors 8 avec mes tantes. Je suis envieuse, mais sans plus. C'est comme d'habitude. Ils partent avoir du bon temps, ils le méritent, ils font bien, je suis heureuse pour eux.

Ce même soir, je comprends que mon cousin part avec eux. Ça me frappe d'un seul coup. J'ai 9 ans... peut-être 10, mais pas plus. Je ne suis plus envieuse, je suis jalouse. Je ne suis plus objective et rationnelle, je suis seulement émotive, totalement émotive. Je revois mon budget inexistant, la date de mon retour officiel au travail qui coincide exactement avec celle de leur départ, le fait que j'aille deux enfants et que je choisisse de ne pas vouloir les laisser pour une semaine. Je suis bouleversée par le "je veux" "je ne peux pas" et le "je ne veux pas" en lien avec une semaine de vacances avec ma famille. J'ai 9 ans et j'ai le coeur gros. Comme si ma vie en dépendait... comme si c'était l'évènement de la décennie...

J'ai 30 ans et 9 ans à la fois. La grande de 30 ans voudrait dire à la petite de 9 ans de respirer par le nez, mais elle n'y parvient pas. Ce soir là c'est une petite fille de 9 ans que mon amoureux console au coucher. Parce que je suis jalouse, que je me sens coupable de l'être, que je voudrais, que je ne veux pas, que j'ai de la peine de ne pas être avec eux. Parce que dans la vie j'arrive habituellement à avoir ce que je veux et que cette fois-là, je sais que je ne me l'offrirai pas. Parce que la jalousie, ce n'est pas beau...

La petite fille de 9 ans s'est réveillé le lendemain matin avec quelques années, à peine, de plus. Peut-être 3 ou 4... Et depuis, le temps a calmé mon coeur de petite fille pour me ramener à mon âge réelle.

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Ma première semaine de travail est maintenant terminée et le voyage des membres de ma famille l'est presque aussi. Je leur souhaite de tout mon coeur d'avoir eu des moments magiques et des fous rires mémorables. J'ai même hâte de les entendre raconter leurs péripéties.

Je retiens une leçon de tout ça, je suis et je resterai toujours une petite fille... La petite fille à sa famille.

En toute humilité....

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1 commentaire:

  1. Je te comprends. Je réagis un peu de la même façon quand mes soeurs font quelque chose ensemble sans moi, que je ne peux me joindre à elles....

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