samedi 23 mars 2013

Courir pour qui


J'étais sur mon air d'aller. Je courais dans mon rang. Quand une voiture que je connais m'a arrêtée.

C'est allé trop vite. Un gars, un homme, un jeune, un sportif, un positif, un comique, un bagarreur. Un gars que tout le monde connait...

En un instant j'ai eu les dernières nouvelles d'une bonne connaissance de mon chum, d'une connaissance à moi aussi. Last call... sur la dernière ligne, au bord de l'éternité ou du gouffre, selon vos croyances... ne restant plus qu'à se laisser aller...

Le genre de rencontre où l'on reçoit l'information, on fait des sourires que l'on veut réconfortant, on envoie nos pensées on ne sait où, on pense au malheur d'une famille... et à la fin d'un homme, d'un chum, d'un papa... de 34 ans.

La vie est souvent trop mal faite! On fait quoi quand une bombe comme celle là tombe? Il est où le positif auquel on devrait se rattacher?

Il a appris, il a été soigné, il a eu d'autres diagnostics, il a de nouveau été soigné, il s'est battu, il avait espoir, il y a cru, il s'est accroché... et malgré tout.... on l'arrache à ses proches, on lui arrache sa vie...

Maudite vie........ Si belle, qui nous tient si occupée qu'on en oublie de l'apprécier mais qui nous fait parfois d'insurmontables jambettes.

Commentaire un peu niaiseux de fin de ma rencontre, à quelques kilomètres de chez moi, j'ai dit à ce beau-père, presque père auquel on arrache un fils, "je vais courir pour lui..."

Au fond, j'ai juste dis ce que je pense tout bas depuis des mois, depuis que la vie m'a donné la chance d'être capable de courir...

Je cours en pensant à toi Hugo...

En pensant à toi aussi, un grand frère parti trop vite, qui courait tant et... pour toujours...

Et j'ai repris mon air d'aller en pensant à ceux que l'on a dû accepter de laisser aller et qui aurait sûrement aimé courir encore plusieurs années.

2 commentaires:

  1. C'est beau. J'ai répondu dernièrement la même chose à une vieille dame que je connais pour qui la santé n'est pas très bonne, en lui disant que je faisais mes pas étaient pour elle...et sa santé.

    Ouf! ça nous remet les pendules à l'heure de telles rencontres.

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  2. Très touchant ton texte Catherine... je reste sans mot.

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